Réenchanter son intérieur : les astuces des pros de l’illustration
Œuvrant pour Hermès, Christian Louboutin, Van cleef & Arpels, ces princes de l’illustration imaginent des mises en scène d’une poésie rare. Voici leurs astuces pour réenchanter nos intérieurs.
Louis Barthélemy : l’artiste textile
C’est au Caire que ce trentenaire en éternelle vadrouille entre l’Égypte, Marrakech ou Paris découvre une technique artisanale ancestrale qui lui donne l’envie de créer ses « tapisseries » inspirées par la mythologie égyptienne qu’il revisite version pop, peuplées de bodybuilders aux coiffes de pharaon ou de jeunes Égyptiennes s’enroulant autour de palmiers transformés en barres de pole dance. Parmi ses dernières réalisations : un tissu et des papiers peints pour Pierre Frey, des fauteuils et une tente de jardin pour Opinion Ciatti et la décoration de la nouvelle péniche revisitée façon felouque sur le Nil.
ELLE. Un endroit insolite pour une tapisserie ?
Louis Barthélemy. L’idée d’un textile au plafond donne une impression de pavillon nomade et évoque tout de suite le voyage. À marier avec des baldaquins et des rideaux aux tissus assortis pour un effet écrin.
ELLE. Votre obsession déco ?
L.B. Les textiles anciens. Je les chine partout dans le monde. Parfois, j’en fais des coussins. Tissés ou brodés à la main, ils apportent une touche de préciosité. Ils racontent une histoire aussi.
ELLE. Votre objet fétiche ?
L.B. Je viens de tapisser un paravent dans un tissu années 1920. Je ne m’en sers pas pour segmenter l’espace mais derrière une console, comme un décor.
Alexandre Benjamin : Navet l’illusionniste
En 2017, Alexandre Benjamin Navet, ancien étudiant à l’ENSCI, était lauréat du fameux festival Design Parade Toulon. Depuis, ce magicien du dessin et des couleurs a déployé maintes fois ses décors en trompe-l’œil jubilatoires pour la maison Hermès mais aussi sur la façade de l’Hôtel des arts de Toulon. Artiste invité de Van Cleef & Arpels, il revisite actuellement les boutiques du joaillier. On y retrouvera sa palette de couleurs vives, son trait au pastel gras, ses accents matissiens et cette envie de faire entrer le visiteur dans son carnet de dessin.
ELLE. Le bon endroit pour une fresque chez soi ?
Alexandre Benjamin Navet. Le couloir, un endroit où l’on peut s’amuser. Dans des pièces un peu exiguës ou sombres, on peut créer un décor qui multiplie les perspectives : avec un jeu de portes ouvertes ou fermées, des fenêtres sur un paysage rêvé.
ELLE. Si on veut jouer à l’apprenti artiste, comment s’y prendre ?
A.B.N. On commence par un mur, et, pour bien faire, on imprime d’abord une grande photo de la pièce et on réalise son dessin sur le papier avant de se lancer.
ELLE. À défaut de fresque ?
A.B.N. Un papier peint panoramique qui offre cette dimension de perspective. J’ai une prédilection pour les décors de nature.
alexandrebenjaminnavet.com